Lettre du LAAS

Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS

Quand j’ai reçu le 16 mai un appel d’un ami commun, Luis Martínez Salamero, m’annonçant la mort de Jean-Louis, je n’ai pas réagi tant la nouvelle était inattendue.

Il y avait moins d’un mois que nous nous étions rencontrés pour la dernière fois. C’était une rencontre fortuite à la station de RER d’Antony. Jean-Louis allait à Orly pour rentrer à Toulouse et moi je venais d’arriver pour assister à une réunion à Paris. Nous avons laissé passer nos trains respectifs car nous avions commencé à parler du LAAS, du CNM, des conférences auxquelles nous participions, des projets communs et aussi de nos familles. C’était assez habituel pour nous de nous consulter sur des sujets de travail et de continuer sur nos familles.
Notre relation a commencé au début des années 80 avec un sujet scientifique sur lequel nous travaillions tous les deux à l’époque : la physique des composants DMOS de puissance. Nous étions convaincus que l’effet de quasi-saturation que montraient leurs caractéristiques électriques en direct était dû au pincement de la zone de conduction des électrons entre les cellules adjacentes du composant (région JFET), et non à la saturation de la vitesse des électrons dans le canal MOS, comme nous l’avions démontré auparavant par simulation. Notre relation scientifique a continué jusqu’à aujourd’hui. Cette relation professionnelle est devenue plus étroite avec le temps. Le nombre de fois où nous avons participé à des jurys de thèse, de promotion de collègues, de comités scientifiques de conférence et à des conférences proprement dites est innombrable. Quelquefois nous emmenions nos épouses à ces conférences. Je n’oublierai pas les visites de Washington et San Francisco. Nos trajectoires professionnelles ont en outre été assez parallèles. En plus des aspects scientifiques mentionnés, nos activités de gestion de nos laboratoires respectifs se sont déroulées presque simultanément, ce qui a renforcé notre lien.

 

José Millán
Profesor de Investigación CSIC
CNM, Barcelone