Matthieu avait rejoint l’équipe TSF du LAAS (Tolérance aux fautes et sûreté de fonctionnement informatique) en 2004, après un doctorat de l’Université de Rennes 1 en algorithmique répartie. Ses travaux lui avaient permis d’obtenir une Habilitation à Diriger les Recherches en 2018.

Il laisse à ses collègues le souvenir d’un esprit brillant, curieux de tout et extrêmement ouvert dans le choix de ses thèmes de recherches. Il était capable d’embrasser à la fois des sujets très théoriques, comme l’étude des liens entre topologie algébrique et théorie des systèmes répartis, et d’autres très expérimentaux, comme la capture et l’analyse de données de mobilité humaine. Ses contributions ont été riches, notamment en algorithmique répartie, en tolérance aux fautes adaptative, en temps réel sur architectures multicœurs, ou encore en théorie des graphes dynamiques. Il revendiquait de pouvoir travailler sur des sujets à la frontière de plusieurs branches de l’informatique et/ou pluridisciplinaires. Ses collaborations incluaient des projets avec des chercheurs en éthologie, physique théorique, économie ou aérologie.

Matthieu manifestait dans ses rapports humains la même ouverture que dans son approche de recherche. Il était capable de se mêler à des personnes de tous horizons, et était unanimement reconnu comme une personnalité attachante.

Normalien, Matthieu était passionné par l’enseignement et a effectué des cours de haut niveau dans de nombreuses universités et grandes écoles françaises. Il a su attirer d’excellents étudiants en thèse qu’il a co-encadrés et qui ont bénéficié de la pertinence de ses idées.

L’équipe TSF perd un collègue et un ami. Elle présente ses sincères condoléances à ses quatre enfants, ses parents, ainsi qu’à tous ses proches.

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