Lettre du LAAS

Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS

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Arrivé au sein du LAAS courant 2006 en tant que chargé de recherche au CNRS avec une formation à l’interface entre la physique et la biologie, Aurélien Bancaud se lance dans les thématiques émergentes des biotechnologies en bénéficiant des ressources technologiques disponibles au laboratoire, et des perspectives scientifiques offertes par le pôle de compétitivité toulousain cancer-bio-santé.

De Paris à Toulouse, en passant par Heidelberg (Allemagne), le chemin que j’ai suivi pour arriver au LAAS n’était pas le plus direct. Ma formation initiale en physique fondamentale à l’Ecole Normale Supérieure (Paris) n’était peut-être pas non plus la ligne la plus droite vers les biotechnologies. En réalité, s’il existe un fil conducteur dans ce parcours professionnel, on doit le trouver dans mon goût pour les thématiques interdisciplinaires situées à la conjonction entre la biologie, la physique et la technologie. Dans le cadre de ma thèse à l’Institut Curie, je me suis penché sur la physique des chromosomes – les macromolécules biologiques supports de l’information génétique – en sondant leur élasticité à l’échelle de la molécule individuelle. Ces manipulations étaient réalisées in vitro, c'est-à-dire hors de l’environnement « naturel » des chromosomes. Aussi, dans un souci d’approfondissement, j’ai voulu étudier ces structures directement dans des cellules vivantes, ce que j’ai réalisé lors de mon postdoc au sein d’un laboratoire de biologie, l’EMBL. L’objet était alors de comprendre l’architecture et les propriétés d’autoorganisation des chromosomes par l’intermédiaire des techniques d’optique. Au cours de ce parcours pluridisciplinaire, salué par le prix de la société française de biophysique en 2005, j’ai aussi pu percevoir l’intérêt des technologies fluidiques pour aborder les problématiques de la biologie moderne. C’est dans ce contexte que j’ai rejoint le LAAS, et, depuis mon arrivée, je souhaite combiner mes compétences en biophysique avec les ressources technologiques disponibles au laboratoire dans le but de développer de nouveaux outils pour des études fondamentales et/ou appliquées en biologie. Deux thématiques sont principalement visées : la réalisation de dispositifs nanofabriqués pour manipuler à l’échelle de la molécule individuelle des fibres de chromosomes en milieu liquide ; et le développement de technologies pour améliorer les méthodes d’imagerie sur les cellules vivantes à partir de dispositifs micro-usinés dans le silicium. Ces projets scientifiques s’appuient sur des collaborations fortes que j’ai initiées avec des laboratoires de biologie toulousains (LBME et IPBS), et ils s’inscrivent dans la continuité de travaux pionniers de biotechnologie réalisés au LAAS. Je souhaite que mes futures contributions participent à l’amélioration de la lisibilité internationale du laboratoire, en particulier dans le contexte défini par le pôle de compétitivité Cancer-Bio- Santé. A la clé, il me semble essentiel de viser une meilleure attractivité du laboratoire dans ces thématiques, au travers d’échanges internationaux d’étudiants ou de chercheurs.